NOTRE RENCONTRE AVEC GINETTE KOLINKA : classe de 3e

Les élèves de la classe de 3e Défense et Sécurité Globales ont rédigé ce texte pour le lire lors de la cérémonie de commémoration du 11 novembre à Dax. 

Notre rencontre avec Ginette Kolinka, Dax, le 4 novembre 2019.

            Nous avons eu la chance de recevoir Ginette Kolinka dans notre établissement mardi dernier. Ginette Kolinka est une des dernières rescapées des camps de concentration.

Comme beaucoup d’anciens prisonniers des camps, pendant des années, Ginette Kolinka n’a rien dit, ni à son mari ni à son fils. Aujourd’hui âgée de 94 ans, elle veut raconter ce qu’elle a vécu.

Mardi après-midi, son témoignage était plein d’humilité, de simplicité et de franchise. Nous avons découvert une femme extraordinaire, malicieuse, qui aime la vie et qui ne se considère pas comme une personne héroïque.

Arrêtée par la Gestapo en mars 1944 à Avignon avec son père, son petit-frère de douze ans et son neveu, Ginette Kolinka est déportée à Auschwitz-Birkenau : elle sera seule à en revenir. Dans ce convoi du printemps 1944 se trouvaient deux jeunes filles dont elle devint amie, plus tard : Simone Veil et Marceline Rosenberg, pas encore Loridan – Ivens.
Elle raconte :

« 16 avril 1944, le train s’arrête enfin. Derrière la porte on entend des voix qui crient, des chiens qui aboient, le bruit des gonds que l’on déverrouille. Des cris, des hurlements, on les pousse violemment ».

À 19 ans elle vient d’arriver au camp de Birkenau. La honte de la nudité, la puanteur, six sur une paillasse, couchées sur le dos, encastrées les unes sur les autres. « Jusqu’ici elles étaient encore des êtres humains, maintenant elles ne sont plus rien. »

« La vermine qui vous ronge, les coups qui tombent au hasard. Se faire la plus petite possible, ne jamais se révolter, tout accepter. »

Libérée un an plus tard, sur la balance elle ne pèse que 26 kilos. Elle sera malade pendant trois ans et la nourriture sera sa seule obsession.

Pour Ginette kolinka, il est important que tous, nous sachions, non pas tout de ce qui s’est passé à Birkenau, mais assez pour ne jamais oublier ; pour ne pas cesser d’y croire.

Ginette Kolinka nous confiait mardi dernier : “Moi-même je le raconte, je le vois, et je me dis c’est pas possible d’avoir survécu à çà !”

En mobilisant les civils aussi bien que les militaires, la Grande Guerre de 1914-1918, tout comme la Seconde Guerre mondiale, ont mis à l’épreuve nos sociétés. Les combattants, les civils, TOUS ont subi des violences extrêmes, des persécutions jusqu’à l’anéantissement.

En ce jour de commémoration de la signature de l’armistice, nous, élèves de 3èmes, nous sommes heureux de partager avec vous un peu de cette rencontre et pouvoir ainsi contribuer à ce devoir de mémoire !