« Cendrillon », c’est le nom d’un conte de Charles Perrault et du personnage éponyme. Une jeune fille, maltraitée par sa belle-mère et par ses deux filles. Confinée dans la cuisine, elle vit tristement son existence auprès des cendres de la cheminée, d’où son surnom « Cendrillon ». Mais, grâce à une fée, sa marraine, elle peut assister, dans une robe de soirée somptueuse, à un bal donné par le fils du roi. Ce soir-là, la magie opère et le prince s’éprend de cette belle et mystérieuse inconnue. Lorsqu’elle s’échappe à minuit avant que son carrosse ne se transforme en citrouille, elle perd une pantoufle en quittant le château qui permettra au prince de la retrouver. Mais « Cendrillon », quel est le lien avec l’établissement ?
Le collège de Dax a été construit sur un terrain, qui appartenait à un bienfaiteur, chez lequel dans le pavillon de chasse avoisinant, une histoire semblable serait à l’époque arrivée à de jeunes gens. Après la construction du collège, malgré les réticences de Monseigneur Lahargou, qui tenait au nom Notre Dame du Sacré-Cœur, tout le monde avait pris l’habitude de le désigner par le nom de la villa voisine, « Cendrillon ». Même si les historiens ne sont pas, encore aujourd’hui, tous d’accord sur cette explication, le mystère persiste …
Le 2 février 1912, jour du 1er vendredi du mois et de la fête de la Purification et de l’hommage mensuel au Sacré-Cœur, la première pierre du collège est posée, d’où son nom Notre Dame du Sacré-Coeur. Monseigneur Lahargou (1855-1942) en sera le supérieur. Remarquable éducateur, professeur de rhétorique et de philosophie, historien local, notamment d’une monographie sur le collège de Dax, c’est lui qui prend la décision de bâtir l’établissement. En 1914, pendant la guerre, le collège est réquisitionné et converti en hôpital militaire. C’est à la mémoire de cet homme, enterré sous la chapelle, que le lieu conserve son portrait et que la rue devant le groupe scolaire porte son nom.
En 1939, le chanoine Salette succède à Monseigneur Lahargou, la guerre éclate et sept professeurs sont mobilisés. Le nouveau collège est réquisitionné par les Allemands et le drapeau nazi flotte sur le toit. En juin 1940, les élèves sont dispersés au collège Saint-Pierre à Dax et il est alors impossible de les recevoir à la rentrée d’octobre.
Le collège Saint-Pierre est regroupé au 17 de l’avenue Clemenceau à Dax dans une ancienne saboterie, dont les ateliers recevaient une centaine d’élèves, et à l’école Jeanne d’Arc, cours Foch. Dispersé aux quatre coins de la ville (internat à la rue des écoles, Dominicaines, rue Cazade, au siège actuel de la rue Cazade, presbytère Saint-Vincent), il fonctionne envers et contre tout… Et lorsque Dax est libérée le 22 août 1944, Monseigneur Salette ne peut que constater l’état déplorable de « Cendrillon ». Alors, la rentrée 1944 se fait de nouveau au collège Saint-Pierre. Le 8 mai 1945, la guerre prend fin, les habitants de la ville de Dax et tout le collège sont en fête. Puis, l’existence du collège Saint-Pierre s’arrête. Sa courte histoire révéla l’élan de solidarité et d’entraide qui lui permit de survivre sans interruption pendant la guerre.
À partir de 1945, le chanoine Salette reprend les rênes du collège et remet en route l’établissement jusqu’en 1955, date à laquelle l’abbé Larrive est nommé supérieur. C’est alors une nouvelle ère qui commence. Grâce aux nouvelles lois sur l’enseignement, Debré et Guermeur, et à l’heure de la démocratisation de l’enseignement, il donne au collège une expansion considérable : créations de nouvelles classes et de sections, école primaire Charles de Foucauld, vastes dortoirs, agrandissement de la chapelle, création d’une association de gestion de l’établissement, association de parents d’élèves, présence active de l’association des anciens de « Cendrillon », retraites spirituelles…
À la rentrée de 1975, c’est le chanoine Bernadet qui succède au chanoine Larrive. Lui aussi fait preuve d’une grande énergie avec la création du hall des sports, d’un laboratoire de langues et de sciences naturelles. De 637 élèves en 1975, le collège passe à 870 élèves à la fin de l’année scolaire 1984-1985, la dernière de son supériorat. Il est ensuite remplacé par M. Beaulande, un laïc, père de 5 enfants, qui reste Directeur de 1985 à 1988. Son passage est ensuite suivi par plusieurs Directeurs tous laïcs : M. Charpentier, M. Cantegrit, M. Lacoste, M. Bourrel, M. Garnier.
Aux origines de la Congrégation, au début du XIX siècle, le Père André-Hubert Fournet et Jeanne-Élisabeth Bichier des Âges voient l’ignorance du peuple dans les diverses paroisses autour de Saint-Pierre -de-Maillé, diocèse de Poitiers. Jeanne-Elisabeth ouvre à Béthines une école pour les petites filles ; c’est le début d’une aventure humaine et spirituelle qui voit la Congrégation s’implanter sur le territoire national, mais aussi dans plusieurs pays comme le Canada, l’Argentine, la Hongrie,…
Ordonnance du Roi
« Charles, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes verront, Salut. En ce 28 mai de l’an de grâce mil huit cent vingt-six et de notre règne le second, est définitivement autorisée la Congrégation des Filles de la Croix dite sœurs de Saint-André à La Puye (Vienne), à charge de se conformer en tout point à leurs statuts. »
La Congrégation des Filles de la Croix s’installe dans la ville de Dax dans les années 1850. Les sœurs, deux au départ, occupent une maison qui va vite s’avérer trop petite, pour loger, nourrir et héberger les orphelines, malheureusement de plus en plus nombreuses. Pour occuper et éduquer tout ce monde, les religieuses, au nombre de quatre, à la demande de la mairie, enthousiasmée par l’enseignement et l’organisation de la maison Saint-Joseph, sont invitées à créer une garderie pour jeunes enfants. Les mamans n’hésitent pas à utiliser ce service et laissent « à ces bonnes sœurs » leurs bambins pour la journée. C’est à cette même période que les sœurs créent pour les jeunes filles les plus âgées un ouvroir, dans les communautés de femmes, c’est un lieu où les religieuses se rassemblent pour travailler. À cette époque, les temps sont toujours très difficiles : nourriture rare, hygiène précaire, espaces de plus en plus réduits, et toujours de plus en plus de monde à prendre en charge.
En 1859, les religieuses sont sur le point d’être expulsées de leur maison devenue bien trop petite. La Congrégation des Filles de la Croix s’adressent au Maire afin d’occuper un grand bâtiment laissé à l’abandon appelé « vieille caserne », construit par les Capucins en 1610, sis rue Berdot et Chanzy dans le quartier dit « bibi ». La Congrégation des Filles de la Croix sont chassées de leur bâtiment pendant la Révolution Française, cette immense bâtisse fut tour à tour un hôpital militaire, un lieu d’internement psychiatrique et enfin une caserne avant d’être laissée à l’abandon. C’est ce bâtiment que les sœurs veulent acquérir afin de pouvoir loger et éduquer les nombreuses familles. Le bâtiment sera acheté en 1862, après de très nombreuses négociations auprès de la mairie, de la préfecture et du ministère. Les sœurs, aidées par des bénévoles, redonnent vie à cet austère couvent et petit à petit le transforment en un lieu de vie où les jeunes enfants et jeunes filles trouvent un cadre favorable à leur épanouissement.
Au cours des années 1975 à 1982, l’institution, toujours dirigée par une religieuse, sœur Marianne, met en place en 1981 le premier Organisme de Gestion de l’Enseignement Catholique (O.G.E.C). Son premier Président se nomme Monsieur Roger Mopty, son arrivée marque ensuite celle du premier Chef d’établissement laïque. Dès cette période, la direction de l’établissement sera assurée par un laïque.
À la direction de l’établissement, plusieurs personnes ont succédé à sœur Marianne :
Un grand merci est adressé à toutes les personnes qui se sont investies dans la vie de l’institution Saint-Joseph « Chanzy » et, en liens étroits avec les religieuses, permis, au quotidien, d’apporter à chacun : une éducation solide, sérieuse, dans un climat de simplicité, une éducation à la liberté responsable et, enfin, une éducation ouverte aux dimensions du monde.
En septembre 2003, le groupe scolaire Saint Jacques de Compostelle est le fruit de l’union de deux établissements privés catholiques de la ville de Dax, le collège « Cendrillon » et l’institution Saint-Joseph. L’union de ces deux entités a fait se rassembler sous un même toit et dans un même esprit toutes les convictions, toutes les richesses ainsi que toutes les forces que possédaient ces deux établissements. En 2005, Emmanuel Ortolo devient le Chef d’établissement coordinateur du groupe scolaire.
Ce jour a marqué l’inauguration du groupe scolaire avec 1300 jeunes et enfants de 2 à 24 ans, 20 prêtres, 2 évêques, 400 parents, 150 invités.
Cocktail, spectacle, discours, match de rugby … ont ponctué la journée ainsi que l’eucharistie autour de Monseigneur Breton.
Cette journée a transmis à chacun un sentiment d’appartenance à une communauté chrétienne soudée et fière de son identité.
C’est dans cet esprit que le groupe scolaire s’inscrit et travaille pour les jeunes, les familles et la communauté chrétienne.
Ce jour-là, près de 1200 élèves, 150 parents, prêtres du Diocèse, membres de la communauté éducative, se sont rassemblés pour l’inauguration du pôle BTS et du Centre de connaissances et de culture. Des moments solennels et riches en émotions ont ponctué cette journée : la messe présidée par Monseigneur Gaschignard ; les discours de M. Berthelé, président de l’Organisme de Gestion de l’Enseignement Catholique, de M. Rousset, président du Conseil régional d’Aquitaine, de Mme Bonjean, Présidente de la Communauté d’agglomération du Grand Dax, de M. Bellocq, Maire de Dax, et de M. Ortolo, Chef d’établissement coordinateur ; les visites inaugurales du groupe scolaire ; le Challenge sportif des élèves ; la plantation d’un chêne-liège avec les délégués des classes de l’école primaire et de 6e ; la fête de la musique à l’auditorium des élèves de maternelle et la soirée de l’Association des Parents d’Élèves dans le parc.
Les deux nouvelles constructions ont été imaginées par le cabinet d’architectes Samazuzu à Saint-Sébastien. L’ensemble de ce projet a été financé par l’Organisme de Gestion de l’Enseignement Catholique du groupe scolaire et le Conseil régional d’Aquitaine. Les installations informatiques des classes de BTS ont été en partie financées par les entreprises qui ont versé la Taxe d’apprentissage et nous les remercions pour leur investissement et leur fidélité à nos côtés.
Désormais, 110 étudiants en BTS disposent d’infrastructures innovantes avec vue sur le terrain de rugby. L’ensemble de 1000 m2 comprend quatre classes équipées, deux salles informatiques, un bureau pour les professeurs et un foyer. Pour les jeunes internes, la nouvelle résidence également accessible aux personnes à mobilité réduite propose vingt logements avec chambres, kitchenettes, séjours et salles d’eau.
Le Centre de Culture et de Connaissances offre aux élèves un site fonctionnel et chaleureux. Carole Laborde et Gilles Groux, professeurs-documentalistes, font vivre avec les jeunes ce lieu de savoirs, de transmissions et de partages. Cet endroit accueillera également le Pôle Multiservices Éducatif destiné à l’orientation et à l’accompagnement scolaire des élèves dont Karine Loubet est responsable. Enchanteur et élégant, il s’inscrit dans l’air du temps avec son architecture en bois, en verre et en fer, et créera un lien avec l’Histoire et le génie des écrivains qui lui donneront vie. Les élèves et la communauté éducative peuvent emprunter ou consulter les ouvrages.
Nous remercions chaleureusement les personnes qui ont partagé avec nous récits et documents permettant de retranscrire fidèlement cette histoire singulière et passionnante :
Emmanuel Ortolo, Pierre Séguier, Martine Barthe, Madeleine Jogan, Daniel et Claire Zunzunégui, Paul Perromat, Denis Cazaux, Jean Cabanot, Maurice Lonné, Henry Durquety, Françoise Lavielle, Jean-Marc Navas, ainsi que les Archives du Conseil départemental des Landes.