1ÈRE SEMAINE DE CARÊME

Nous vous proposons de vivre ensemble ce Carême 2022.

Chaque semaine, nous apportons un éclairage sur quelques gestes posés traditionnellement au cours du Carême puis nous vous suggérons de prendre le temps de méditer soit la Parole de Dieu, soit le texte d’un saint et enfin, nous vous invitons à vivre un « effort de Carême ».

Belle montée vers Pâques à chacun !

UN GESTE : Pourquoi ne chante-t-on pas « Alléluia » pendant le Carême ?

Alléluia ! Cette acclamation très ancienne, d’origine hébraïque, est composée de deux mots : le verbe hâlal : “louer” (hallel signifie « louange »), conjugué à la deuxième personne du pluriel de l’impératif : halelou : “louez” ; et le nom Yah, diminutif de Yaveh et rappel du tétragramme YHWH : Dieu. Ce qui donne : halelou – Yah : “louez Dieu”. Un mot que le peuple juif utilisait souvent pour rendre gloire à Dieu, un cri de triomphe.

À l’origine, il n’était prononcé que le jour de Pâques. Puis, pendant le Temps pascal. C’est saint Grégoire le Grand, au VIe siècle, qui a étendu le chant de l’Alléluia aux dimanches. Aujourd’hui, on ne le tait plus que pendant le Carême. L’exhortation est trop joyeuse pour être prononcée en ce temps de pénitence, au moins dans la tradition latine. Les orthodoxes, eux, ne l’omettent pas : au contraire, il est encore plus présent lors de la Semaine sainte.

Dans la liturgie catholique, il est souvent remplacé pendant le Carême par un chant tiré d’un psaume. Pendant la nuit de Pâques, nous le chantons enfin à pleins poumons : « Jésus est ressuscité, alléluia, il nous a sauvés du péché et de la mort, alléluia ! » Nous sommes si heureux de célébrer la Résurrection de Jésus !

L’Alléluia n’est pas qu’un mot, il est aussi une louange chantée.

« Bien chanter pour Dieu, c’est comprendre qu’on ne peut pas expliquer par des paroles ce que l’on chante dans son for intérieur, expliquait saint Augustin. Et à qui cela convient-il mieux qu’au Dieu inexprimable ? Il est inexprimable, en effet, celui que tu ne peux traduire dans le langage. »

« Finalement, le mot Alléluia reste vague, on le traduit sans le traduire vraiment. Il reste l’allégresse ! », explique le maître de chœur de l’abbaye de Fontgombault. Une joie qui s’exprime jusqu’au bout de la syllabe : le grégorien en témoigne. Notre maître de chœur nous explique :

« L’Alléluia grégorien développe de longues vocalises sur le “a”. C’est le “jubilius”. Le “a” correspond au “Yah” de Yahvé. Ainsi le grégorien s’étend longuement sur le nom de Dieu. »

Sachant cela, nous n’écouterons plus la schola monastique de la même manière. Mais le moine le rappelle : dans les chants grégoriens, tous les Alléluia ne sont pas joyeux. « Pour certains, la mélodie est plus grave. Cela dépend du verset qui suit l’Alléluia. » Comme la nuance qui suit le verset de saint Luc : « Il fallait que le Christ souffrît et ressuscite des morts pour entrer dans sa gloire » (Lc 24, 26).

En tout cas, l’Alléluia nous renvoie à l’épicentre de notre foi. Il tourne nos regards vers Dieu et nous rappelle que nous sommes ici-bas « comme des étrangers résidents ou de passage » (2 P 2,11), que nous sommes selon le verset « une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut » (1 P 2,9) qui a pour patrie le Ciel. Le verset célèbre une sorte de jubilé dont nous devons redécouvrir la lecture.

Comme le dit saint Jean-Paul II :

« Nous sommes un peuple pascal et l’Alléluia est notre hymne. »

UNE PAROLE

Quarante jours avant Pâques (sans compter les dimanches), les chrétiens vivent le temps du Carême. Un temps de prière, de jeûne, de partage et de pardon. Pour nous aider à bien vivre cette période, nous pouvons regarder ce que Jésus a vécu pendant 40 jours dans le désert. Il avait lui-même choisi de vivre cette période de prière et de jeûne pour se préparer à sa vie publique.

En ce temps-là, après son baptême, Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. » Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. » Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

Évangile selon Saint Luc (Lc 4, 1-13)

UN EFFORT

Je prends le temps de lire la Parole de Dieu chaque jour et je la laisse résonner en mon cœur. https://www.aelf.org/page/les-missions-de-laelf (cliquer sur l’onglet « la messe »)

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