MERCREDI DES CENDRES

Nous vous proposons de vivre ensemble ce Carême 2022.

Chaque semaine, nous apportons un éclairage sur quelques gestes posés traditionnellement au cours du Carême puis nous vous suggérons de prendre le temps de méditer soit la Parole de Dieu, soit le texte d’un saint et enfin, nous vous invitons à vivre un « effort de Carême ».

Belle montée vers Pâques à chacun !

UN GESTE : Pourquoi reçoit-on des cendres lors du mercredi des cendres ?

Au cours de la messe du Mercredi des Cendres, le prêtre fait, sur le front de chacun des fidèles, une croix avec de la cendre. Cette cendre provient des rameaux utilisés lors du Dimanche des Rameaux de l’année précédente. Mais pourquoi recevoir de la cendre ??

Se couvrir de cendres est un geste très ancien. On le trouve à de nombreuses reprises dans l’Ancien Testament en signe de deuil et d’humiliation, pour implorer la miséricorde de Dieu. Ainsi, devant l’avancée de l’armée assyrienne commandée par le redoutable Holopherne :

« Tous les Israélites de Jérusalem, femmes et enfants compris, se prosternèrent face contre terre devant le sanctuaire et, la tête couverte de cendres, tendirent leurs mains devant le Seigneur ».

Et Job, après avoir crié vers Dieu d’une manière presque blasphématoire, revient vers Lui en toute confiance et promet :

« Je retire mes paroles, je me repens sur la poussière et la cendre ».

Recevoir les Cendres nous rappelle que nous ne sommes rien sans Dieu. Si Dieu ne nous aimait pas, s’il ne nous donnait pas sa vie, s’il n’était pas venu nous sauver, nous n’aurions pas plus de valeur qu’un peu de cendre ; nous en aurions même moins, car nous n’existerions pas.

Regarder cette réalité en face n’est pas triste du tout, au contraire ! Si notre valeur venait de nos mérites personnels, nous aurions de quoi nous faire du souci, car nous savons bien que nous sommes limités et pécheurs. Mais puisque tout nous vient de Dieu, qu’Il est tout-puissant et qu’Il nous aime infiniment, nous n’avons rien à craindre : Il nous comblera au-delà de nos désirs les plus fous, effaçant tous les péchés que nous offrirons à sa miséricorde.

Les Cendres préfigurent notre mort :

« Tu es poussière et tu retourneras à la poussière ».

Là non plus, ce n’est pas triste. Que nous soyons mortels – pourquoi chercher à l’oublier ? – serait tragique si notre vie s’arrêtait à la mort. Mais ce n’est pas le cas. Nous savoir appelés à la vie éternelle, promis à la résurrection, change le regard que nous pouvons porter sur tout ce qui constitue notre vie quotidienne : elle retrouve sa vraie dimension d’éternité. Plus nous prenons conscience de ce que notre existence ne se limite pas à l’horizon terrestre, plus nous organisons notre vie en fonction du Royaume de Dieu.

Recevoir les Cendres manifeste notre désir de conversion. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile, nous dit la liturgie. Et le Seigneur de nous implorer :

« Revenez à moi de tout votre cœur ! ».

Le péché n’est pas le simple manquement à un règlement, mais la blessure infligée à une relation d’amour. Pécheur, je tourne le dos à Dieu ; la conversion me remet face à Lui, comme un petit enfant qui, après avoir mal agi, revient vers son père et plante son regard dans le sien en toute confiance.

L’austérité des Cendres nous invite à la joie. Le chrétien n’est pas un masochiste, qui s’humilierait pour le plaisir ! Il s’agit moins de regarder notre péché que de regarder Dieu, de pleurer sur nos fautes que de nous émerveiller devant Lui.

Recevoir les Cendres est une démarche d’amour et de confiance. Nous confessons notre péché, certes, mais nous confessons plus encore l’infinie miséricorde de Dieu :

« Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché ». 

Source : Christine PONSARD – Famille Chrétienne

UNE PAROLE

Quarante jours avant Pâques (sans compter les dimanches), les chrétiens vivent le temps du Carême. Un temps de prière, de jeûne, de partage et de pardon. Pour nous aider à bien vivre cette période, nous pouvons regarder ce que Jésus a vécu pendant 40 jours dans le désert. Il avait lui-même choisi de vivre cette période de prière et de jeûne pour se préparer à sa vie publique.

Voici ce que disait Charles de FOUCAULD de l’importance du désert :

Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la Grâce de Dieu ; c’est là qu’on se vide, qu’on chasse de soi tout ce qui n’est pas Dieu et qu’on vide complètement cette petite maison de notre âme pour laisser toute la place à Dieu seul. Les Hébreux ont passé par le désert, Moïse y a vécu avant de recevoir sa mission, saint Paul, saint Jean Chrysostome se sont aussi préparés au désert… C’est indispensable… C’est un temps de grâce, c’est une période par laquelle toute âme qui veut porter des fruits doit nécessairement passer. Il lui faut ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le créé, au milieu desquels Dieu établit son règne et forme en elle l’esprit intérieur. La vie intime avec Dieu, la conversation de l’âme avec Dieu dans la foi, l’espérance et la charité. Plus tard l’âme produira des fruits exactement dans la mesure où l’homme intérieur se sera formé en elle. Si cette vie intérieure est nulle, il y aura beau avoir du zèle, de bonnes intentions, beaucoup de travail, les fruits sont nuls : c’est une source qui voudrait donner de la sainteté aux autres, mais qui ne peut, ne l’ayant pas : on ne donne que ce qu’on a, et c’est dans la solitude, dans cette vie, seul avec Dieu seul, dans ce recueillement profond de l’âme qui oublie tout le créé pour vivre seule en union avec Dieu, que Dieu se donne tout entier à celui qui se donne ainsi tout entier à Lui. Donnez-vous tout entier à Lui seul, mon bien-aimé Père, durant ces années de préparation, de grâce, et Il se donnera tout entier à vous. En cela ne craignez pas d’être infidèle à vos devoirs envers les créatures ; c’est au contraire le seul moyen pour vous de les servir efficacement. Regardez saint Paul, saint Benoît, saint Patrice, saint Grégoire le Grand, tant d’autres, quel long temps de recueillement et de silence ! Montez plus haut : regardez saint Jean Baptiste, regardez Notre Seigneur. Notre Seigneur n’en n’avait pas besoin mais il a voulu nous donner l’exemple. Rendez à Dieu ce qui est à Dieu.

Charles de FOUCAULD, Lettre au père Jérôme, 19 mai 1898 (OS p.765).

UN EFFORT

Et si mon désert à moi était de me couper de mon portable, des réseaux sociaux, de la télé, de l’ordinateur, pour faire silence afin d’écouter un peu plus les autres, la beauté de la nature, Dieu lui-même.

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